mercredi 16 septembre 2009

Surf ski & Sécurité

Au Championnat de France, la réglementation a fait l'objet de nombreux débats avant et après la course. Voici quelques éléments de réflexion personnelle sur ce qui me semble indispensable et facultatif pour notre sécurité.

L'équipement de sécurité peut varier en fonction de différents paramètres (course ou entrainement, condition météo, parcours côtier ou au large).A Tahiti, j'ai navigué pendant quatre mois avec seulement un surf ski, une pagaie, un short et un lycra. J'ai conscience aujourd'hui que malgré les conditions météo favorables, j'aurai pu me retrouver en difficulté.

Le tragique accident survenu récemment à Port Elizabeth (cf: surf ski info) illustre bien la nécessité d'un équipement de sécurité minimum. Lors de mes entrainements, Je navigue parfois seul sur des parcours au portant à plusieurs kilomètres du rivage. Après une expérience qui aurait pu m'être fatale (cf: naufrage) , seul, j'emporte toujours un téléphone portable et deux feux à main sur mon gilet avec un maillot fluo. J'adapte ma tenue en fonction des conditions climatiques et je ne porte jamais de chausson (aucune blessure sur plus d'une centaine de sortie en mer). Pour le sifflet, je ne sais pas si il est utile car je doute qu'il soit audible quand il y a beaucoup de vent. Je l'ai tout de même toujours sur mon gilet.




Mon surf ski est équipé d'un leash court la plupart du temps, ou bien long, accroché à la pointe arrière si je navigue dans des vagues qui déferlent et quand il y a beaucoup de vent ( > à 15 nœuds).

Le compas ne me semble pas indispensable au vu des parcours de courses actuelles. En Afrique du Sud, l'arrivée était située à 35 kms et nous n'avions pas de compas. Toutefois, dans certain cas exceptionnel, il peut être utile. Par exemple quand on navigue face au large sans repère visuel et quand les conditions de visibilité sont mauvaises. Les lignes de vie, poignées avant et arrière et bout de remorquage me semble inutile. Est ce que les bateaux de sécurité remorquent les surf skis? Est il plus difficile d'attraper son embarcation sans ligne de vie ? Les pirogues n'ont ni lignes de vie ni poignées !! Le poids ne me semble pas être un élément de sécurité, c'est le type de construction qui influence la solidité. Par contre la jauge de poids limite la course à l'armement d'embarcations de plus en plus légères souvent synonyme de prix plus élevé. Le poids identique permet aussi une égalité des chances entre compétiteurs. Malgré tout, je préférai naviguer dans un bateau à 10 kg !!

D' autres équipements peuvent être nécessaire en dehors des compétitions: la pagaie de secours sur le bateau, une vhf, un moyen lumineux, et un Gps. Une couleur vive sur le gilet et la pagaie n'est utile que pour se repérer à plusieurs sur l'eau. Si l'on est en difficulté, il y a les feux à main.

Concernant l'émargement, il devrait se faire à la confirmation de l'inscription quand on retire notre dossard et quand on le rend en fin de course. Si l'on confirme son inscription c'est que l'on va prendre le départ et si l'on a un temps de validé c'est que l'on est rentré. En cas d'abandon, le compétiteur ou la sécurité doit informer les organisateurs. Pour tous les autres cas de figure, l'appel au micro peut résoudre le problème. En aucun cas, disqualifié, assurera une sécurité pour le compétiteur et l'organisateur !

Je sais que certaines idées ne seront pas partagées avec tous, mais il me semble important de confronter nos expériences pour faire évoluer cette discipline. Je suis compétiteur et j'ai très rarement été sur un bateau de sécurité pour avoir suffisamment de recul sur ce qui peut favoriser notre sécurité.

Merci d'avoir pris le temps de lire ce report,vos remarques et suggestions sont les bienvenues pour faire évoluer cette discipline dans les meilleures conditions de sécurité pour avoir l'année prochaine , j'espère, des parcours au portant !!! et c'est possible ( cf Cherbourg Down Wind)





Nauffrage :




Un soir d'été, je suis parti pour mon entraînement au large de Roëlan proche d'Erdeven. Il ne fait pas très beau, le vent souffle à environ 15 noeuds et la mer est bien formée avec une houle d'environ un mètre. Je navigue 40 minutes face au vent. Au retour je prend quelques surfs intéressants, mais pas suffisant à mon goût ! Je décide de passer proche d'une balise. A cet endroit, la houle lève avec les hauts fonds et forment une jolie vague. Cette vague que j'ai sous estimé ou qui est plus grosse que les autres serra le début de la plus grande frayeur de ma vie.
Je suis parti en surf quelques secondes, puis quand cette vague a déferlé, elle a tout emporté, surf ski et pagaie. Le leash de sécurité qui me retenait a cédé.
Je me retrouve à ce moment là, seul au milieu de la mer qui m'entoure.
La côte est à environ 4 kilomètres et mon kayak à 50 mètres devant moi, il dérive poussé par le vent.
Pendant cinq minutes, j'essaie de rejoindre mon kayak, mais ma pagaie récupérée rapidement me ralentit et je me rend vite à l'évidence, je dois l'abandonner pour espérer rattraper mon kayak. A ce moment, je me dis que je n'ai vraiment pas envie de finir dans ces conditions. Environ dix minutes plus tard, poussé par la rage de vivre , j'atteins mon kayak. La houle et ma dérive m'empêche de retrouver ma pagaie. Finalement, j'ai mis environ une heure et demie à renter en ramant allongé à l'arrière de mon surf ski. Arrivé sur la plage, transit de froid, je rejoins péniblement ma voiture. Les nerfs lâchent, je réalise que je suis passé très près de la fin.



Malgré cette grosse frayeur, je suis retourné pour une petit session de surf un jour plus clément à La roche noir, cette fameuse Balise !!!!



Photo de Benoit Leroux

1 commentaire:

  1. salut gaetan !
    je partage assez ton analyse concernant la sécu : beaucoup de points de règlements inutiles sont a revoir et l'équipement doit surtout etre en rapport avec les conditions ...
    pour le leach , tout le monde en convient , il est plus qu'utile ; le problème , tu l'as vécu (moi aussi il ya 2 semaines ) c'est que s'il n'est pas fixé sur une extrémité du ski , il a toutes les chances de casser lorsque le bateau part en travers ...
    pourquoi ne pas adopter l'idée de didier plouhinec (un maniaque de la sécu de cherbourg :-))...scuze didier .... ) : un bout central avec l'extremité coté cockpit sur laquelle on mousquetonne le leach .
    en cas de chute , le mousqueton va aller courir jusqu'a l'av du ski et ne pas casser .
    et pas de gène avec une longueur excessive de leach pour marcher , embarquer ou nager .

    mais c'est sur que poignées , lignes de vies , bout de remorquage , compas et meme sifflet (et je ne parle pas de l'immat) on a de quoi faire rire les étrangers !! (surfski info encore)

    quand au poids des bateaux : d'accord avec l'idée de lutter contre la course à l'armement, mais à une condition :indexer le poids sur la longueur ! un vital de 13 kg et 5m20 a t'il le meme prix et la meme solidite qu'un V10 de 6m50 ???

    a+

    eric

    RépondreSupprimer